Les carbones primaires

Cette page décrit l’un des chantiers pour mettre au point Les carbones sur les factures et associer à chaque produit ou service son poids précis et sincère en gaz à effet de serre (ou « empreinte carbone »). La liste des chantiers est en bas de page.

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Objectif du chantier : Faire en sorte que les poids (ou coefficients techniques) des carbones primaires soient accessibles par les comptables d’évaluateurs de carbones primaires (ECP) à jour des derniers travaux scientifiques.

Carbones sur factures vise à décharger les comptables de vérifications sur les carbones primaires, pour lesquels la légitimité du décompte est scientifique et non pas comptable.

Les carbones primaires sont ceux qui sont introduits (ou retirés, pour les puits de carbone) du système économique par les activités humaines. Ils sont produits par une minorité d’entreprises (et de collectivités locales) en France et en Europe, en dehors de l’agriculture. Une large part des carbones primaires sont importés.

Pour une entreprise productrice de carbones primaires, son bilan carbone gère ces carbones primaires comme les autres. C/f ne change rien.

Pour une entreprise qui n’a pas de bilan carbone et s’appuie sur C/f, il est demandé de simplifier et sécuriser au maximum l’ajout à son empreinte des carbones primaires en s’appuyant sur une source validée scientifiquement, libre et gratuite : un Evaluateur de carbones primaires (ECP). Deux questions à creuser sont d’identifier qui (pendant l’expérience puis en régime de croisière) pourrait jouer le rôle d’ECP Précurseur et de Barème Carbone Douanier pour les carbones primaires importés.

Il faut préciser le circuit pour récupérer l’information avec le minimum de risques d’erreur et de coûts, dans le cas d’un comptable interne et dans celui d’un comptable externe (expert-comptable). Peut-on obtenir un mécanisme pratiquement sans coûts pour une petite entreprise, a) pendant l’expérience, b) ensuite.

Un bilan carbone complet demande à l’entreprise son empreinte amont et son empreinte aval. Une entreprise pétrolière compte donc tous les carbones émis lors de la combustion des hydrocarbures qu’elle vend.

C’est cette empreinte complète qui doit être décomptée par les ECP, et donc par les entreprises productrices de carbones primaires. Cela simplifie le décompte des entreprises qui récupèrent ces carbones en aval sur leurs factures fournisseurs : leur comptable peut se contenter d’additionner tous les carbones des factures fournisseurs, qu’il s’agisse de carbones primaires ou non. (L’entreprise qui achète du gaz peut ainsi le brûler ou le revendre, c’est neutre pour elle et pour ses clients. Son empreinte est automatiquement allégée sans calculs compliqués si elle améliore ses procédés puisqu’elle achète moins.)

Cette approche permet de concentrer l’attention sur les facteurs techniques des carbones primaires, de confronter les chiffres entre experts, et donc a) d’améliorer cette partie du barème carbone douanier ; b) d’améliorer aussi l’audit des chiffres des producteurs d’hydrocarbures pour le volet « carbones primaires ».*

*Des polémiques récentes montrent l’importance de cet audit : pertes de carbones primaires sur site ou plus tard. Sachant que ces pertes peuvent réduire l’émission (charbon) ou au contraire la multiplier (par 22 dans le cas du méthane qui s’échappe par rapport au méthane brulé).

Il faut vérifier le volet « puits de carbone » des bilans carbone.

Il semble que ce volet soit très simplifié. Pas de mesure, avec l’hypothèse que l’effet positif des carbones absorbés par le sol et les végétaux pendant leur pousse, compense l’effet négatif des carbones émis à la combustion ou au pourrissement des végétaux.

Une interrogation vient de ce que globalement les puits de carbone, et donc le monde rural et l’agriculture, ont un effet très positif et que la trajectoire 2050 table sur son accroissement. Comment en tirer une mesure positive et motivante ? Et éviter de ne compter que le « négatif » de l’agriculture ?

Comment aussi tirer parti de l’approche « patrimoniale » de la comptabilité pour valoriser le travail sur la qualité des sols de l’agriculteur ?

Est-il exact que ce sont les producteurs bio qui ont refusé un étiquetage limité au carbone car ils craignaient d’être moins bons que l’agriculture industrielle ? Est-il exact qu’un agriculteur qui réduit les rejets de méthane par ses méthodes culturales n’en retire aucun crédit ?

Il faut aussi vérifier le volet « élevage » des carbones primaires dans les bilans carbone. Sachant qu’il se combine à l’effet précédent, si on analyse conjointement l’élevage et le terrain sur lequel il s’exerce.

Pour aller plus loin sur la mesure des carbones primaires par l’ADEME : https://bilans-ges.ademe.fr/documentation/UPLOAD_DOC_FR/index.htm?emissions_quasi_directes.htm

Pour mesurer les carbones primaires de l’agriculture absorbés par les sols, il faudrait une typologie (pré, zone humide, forêt, champ de culture…) ; avec pour chaque type des sous-types selon ce qu’on fait au sol ; et pour chaque sous-type, un poids de carbone absorbé par hectare. Et associer un sous-type associé à chaque parcelle cadastrale.