Contributions à la trajectoire

Entreprises

Cette page décrit l’un des chantiers pour mettre au point Les carbones sur les factures et associer à chaque produit ou service son poids précis et sincère en gaz à effet de serre (ou « empreinte carbone »). La liste des chantiers est en bas de page.

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La mobilisation suppose que les décisions de chacun soient éclairées par les carbones sur les factures, mais aussi que chaque personne, chaque institution ait une vue de sa contribution climatique annuelle à la Trajectoire collective, pour pouvoir l’améliorer en continu. Les carbones sur les factures fournissent les informations nécessaires aux producteurs en général et aux entreprises en particulier.

La contribution globale d’une entreprise (ou de toute institution) est la somme des contributions dans ses différents rôles. Elle a une contribution comme producteur et comme financeur. Ces contributions sont cohérentes avec la Trajectoire collective. La contribution particulière va dans le même sens que la contribution générale et pour le même montant : 100 carbones de contribution particulière, c’est 100 carbones sur la Trajectoire. En revanche, il y a triple-compte entre production, consommation et financement. Et il y a aussi comptes multiples le long d’une chaîne de production.

Sa comptabilité donne au producteur l’empreinte annuelle de sa production qui est celle de ses ventes. La variation annuelle de cette empreinte est-elle la contribution annuelle du producteur à la Trajectoire 2050 ? Pour une partie, c’est évident, pour une autre partie cela mérite un débat collectif. Un producteur peut en effet réduire son empreinte d’une année sur l’autre de trois façons : en baissant le contenu en carbone de chaque produit de sa gamme, en augmentant la part dans ses ventes de ses produits les moins carbonés, ou en réduisant ses ventes en volume. Les deux premières façons impactent positivement la Trajectoire 2050 : l’action du producteur est bonne pour la collectivité. Ce n’est pas le cas pour la troisième façon, ce qui justifierait de mesurer la performance carbone d’un producteur en retirant la variation de ses ventes en volume.

Prenons en effet l’exemple d’un producteur d’un million de desserts à 10 carbones l’un et d’un million de desserts à 20 carbones l’un. Le producteur peut améliorer son empreinte en abaissant le contenu en carbone de chacun des produits, ou en encourageant ses vendeurs à proposer le premier produit à la place du second. Dans les deux cas, cet effort se retrouvera dans la trajectoire collective : on a aligné la mesure de la performance sur l’intérêt collectif. Le producteur peut aussi vendre moins mais il n’y a plus alignement. Outre qu’il paraît difficile de mobiliser un producteur sur une baisse de ses ventes, il n’est pas certain que cette baisse soit bonne pour la Trajectoire 2050 : tout dépend de ce qui remplace sa production dans le budget du client qui a cessé d’acheter son dessert : ce peut être un autre dessert à 30 carbones l’un.

Il est difficile de partager la responsabilité de la contribution entre les différents producteurs d’une chaine de production.

L’affectation des contributions entre les différentes étapes de la production est fragilisée par le double compte des variations de l’intensité carbone à tous les stades de la production, à la fois pour les améliorations et pour les dégradations de la productivité. On peut corriger, si chaque stade signale au stade suivant (avec l’empreinte) ce qu’il a déjà compté dans sa trajectoire, mais c’est une complexité supplémentaire, et une information de plus à indiquer sur les factures.

On peut renoncer à ces corrections si la mobilisation et les engagements se prennent au niveau de filières de production complètes et solidaires dans leurs actions ?