Lettre N°16 – 28 juin 2024

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On peut aimer la croissance et l’environnement

On peut accélérer la transition à moindre coût en déployant des mesures comptables environnementales ou MCE dont l’un des avantages est d’apaiser des débats clivants sur la transition : dans ce post, celui sur la croissance du PIB.

Le débat bloqué « croissance contre décroissance »

Il est facile de rendre le débat sur la transition très clivant (et de bloquer les négociations sur la transition) : il suffit d’accuser « l’autre camp » de vouloir la fin ou l’abaissement de l’humanité. Pour les uns, refuser les changements d’habitude au nom de la transition, c’est plonger l’humanité dans le chaos climatique. Pour les autres, imposer des changements au nom de la transition, c’est redescendre les échelons de la civilisation jusqu’aux cavernes.

Le débat est ancien : il remonte au moins au mythe grec de Prométhée, puni par les dieux pour avoir donné le feu aux hommes. Nos symboles sont moins imagés et moins poétiques : on n’évoque plus Prométhée et le feu, mais la croissance du PIB que certains craignent qu’on nous enlève et que d’autres vilipendent.

Du débat à la négociation

On peut passer du débat de sourds à la négociation en repérant ce sur quoi nous sommes tous (ou presque) d’accord :

    1. La croissance durable de la qualité de vie des humains est désirable, même si nous en avons des définitions différentes.
    2. Il y a dans le PIB des éléments qui contribuent fortement à la qualité de nos vies : nos salaires, notre consommation, notre épargne, nos services publics…
    3. La croissance du PIB n’est pas celle de la qualité de vie et donne une vision fausse des émissions de GES.
    4. On pilotera donc mieux la qualité de nos vies en suivant à la fois le PIB et la décarbonation, plutôt que l’un des deux seulement.

Le PIB et la décarbonation sont complémentaires

On peut éclairer sur deux exemples le besoin de compter à la fois les euros et les émissions de GES.

    • Une digue est construite face à la montée des eaux provoquée par les GES  : sa construction augmente le PIB et maintient la qualité de vie face aux eaux mais la dégrade en raison des nuisances de la digue et des émissions de construction.
    • La consommation alimentaire évolue volontairement à dépenses constantes et moindres émissions : le PIB ne bouge pas, la qualité de vie s’améliore, immédiatement et dans le futur (moins de digues à construire…).

La MCE aide à réconcilier la croissance du PIB et la baisse des émissions de GES

La MCE donne donc à chaque décision de production, de consommation ou de financement ses deux impacts, en argent et en émissions. Elle enregistre aussi les impacts en émissions de toutes ces décisions dans une seconde comptabilité nationale, jumelle de la première (où sont déjà recensés tous leurs impacts en argent : vous pouvez en savoir plus dans un article de Variances https://variances.eu/?p=8168.)

La MCE en 1 heure : nos prochaines présentations en ligne (gratuites) les mercredi 3 juillet à 9h30, mercredi 10 juillet à 9h30, mercredi 17 juillet à 12h, lundi 22 juillet à 9h30 et mercredi 4 septembre à 9h30.  

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