Nous avons décrit comment marche la MCE, la mesure comptable environnementale qui associe à chaque bien ou service les émissions de gaz à effet de serre (ou « carbones ») provoquées par sa production (voir ici). Ce Post inaugure une série sur à quoi sert la MCE.

L’arrivée d’un challenger de l’argent

L’argent est une valeur quantifiable et universellement désirée qui nous promet d’améliorer nos vies dans la durée, autour d’une performance collective, la croissance du PIB. Arrive il y a 40 ans une seconde valeur quantifiable et désirable, la décarbonation. Elle aussi nous promet d’améliorer nos vies dans la durée, autour d’une performance collective concrète et mesurable scientifiquement, la décarbonation de l’atmosphère.

La décarbonation est désormais universellement désirée

40 ans après, la valeur décarbonation a gagné puisque nous partageons tous, climato-sceptiques compris, un constat : Les carbones lâchés dans l’atmosphère sont de plus en plus coûteux et mal vus des partenaires : il faut évoluer dans nos habitudes pour décarboner.

Les patrons sont même plus sensibles que les particuliers à cette idée : ils savent que leur résultat annuel se joue à quelques pourcents de clients en plus ou en moins et qu’il suffit donc de peu de clients qui valident le constat des carbones repoussoir pour valider sa conclusion : il faut que j’évolue dans mes habitudes.

Le préalable d’une mesure partagée de la décarbonation

L’intention de décarboner est une chose, la décarbonation volontaire en est une autre, très différente. OK, dit le patron, mon marché est sensible à la « qualité décarbonation » et pourrait m’acheter plus, ou m’acheter plus cher, mais comment lui faire savoir ? Comment le client va-t-il arbitrer s’il connait l’argent en jeu dans sa décision mais pas la décarbonation en face ? Et comment moi-même vais-je améliorer ma « qualité décarbonation » si je ne sais pas celle de mes achats ? Comment chacun aura-t-il confiance dans la qualité de ce qu’il achète ? Autant les mesures en argent sont précises, autant les mesures en décarbonation sont encore si floues qu’elles ont donné naissance au greenwashing : prétendre qu’un produit décarbone alors qu’il n’en est rien.

Décider en fonction de l’argent ET de la décarbonation

On veut tous à la fois la décarbonation et l’argent, le beurre et l’argent du beurre. La Mesure comptable environnementale nous donne cette mesure de la « qualité décarbonation » avec une précision comptable. Elle fait rentrer la décarbonation à côté de l’argent dans toutes nos décisions, pour concilier efficacement ces deux ingrédients essentiels et essayer d’obtenir, chaque fois que c’est possible, le beurre et l’argent du beurre.

Notre prochain Post décrira comment la MCE réconcilie les partisans et les adversaires de la croissance, les amoureux des plantes et des animaux et ceux qui s’en moquent.

La MCE en 1 heure : nos prochaines présentations en ligne (gratuites) les vendredi 14 juin à 11h, mercredi 19 juin à 9h30, mardi 25 juin à 17h30 et mercredi 3 juillet à 9h30. 

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