Lettre N°31 – 10 juillet 2025

Nous les particuliers, co-pilotes de la transition

Notre série, Réussir la transition carbone

(en 11 épisodes – si vous avez raté un épisode, ils sont tous ICI)

 

L’Economie carbone donne aux particuliers des outils puissants pour piloter la transition.

Notre rôle ? Jouer la concurrence carbone, en achetant les meilleurs contenus carbone et en investissant dans les meilleures valeurs carbone. Et piloter nous-mêmes, d’ores et déjà, les quantités que nous utilisons.  

Jouer la concurrence carbone

Jouer la concurrence carbone, c’est seulement faire attention aux contenus et aux valeurs carbone des biens, des services et des produits financiers. Cela suffit à déclencher une concurrence carbone qui récompense les producteurs compétitifs carbone et qui déclenche leurs innovations carbone : pour que, par exemple, un mètre carré habitable,  une unité d’énergie, ou un kilomètre parcouru contienne de moins en moins de carbone. Le producteur compétitif comprend qu’il peut gagner plus d’argent en jouant la qualité-carbone. Un bel exemple est la fortune réalisée par Elon Musk en anticipant que beaucoup d’américains étaient prêts à payer très cher une voiture au départ peu fonctionnelle pour prouver aux autres qu’ils sont des gens bien.

La concurrence carbone ne coûte aux particuliers qu’un peu d’attention

Une Tesla coûte cher et on en déduit que la concurrence carbone implique des sacrifices financiers pour les particuliers. Ce n’est pas vrai. L’acheteur de Tesla se fait plaisir, il ne fait pas un « sacrifice ». Et on peut enclencher le Zéro carbone à Zéro coût, en privilégiant le produit ou le placement le plus compétitif en carbone à égalité de valeur ‘argent’. (Même si, évidemment la transition avance plus vite si des particuliers acceptent un surcoût en échange d’une meilleure performance carbone.)

Notre première bonne pratique de particulier est donc de demander au producteur l’impact carbone de son produit et d’en tenir compte dans nos choix.

Notre propre pilotage des quantités utilisées

La concurrence carbone oblige les producteurs à innover en continu pour abaisser le contenu carbone de leur produit : réduire le contenu carbone du m2 habitable, du km parcouru ou de l’unité d’énergie. Ils le feront progressivement. Mais ces innovations seront sans impact sur la transition (et l’arrivée au Zéro carbone) si parallèlement les quantités utilisées par habitant (et le nombre d’habitants) augmentent en continu de leur côté. 

Notre seconde bonne pratique, en tant que particuliers, est donc de piloter progressivement les quantités que nous utilisons : les biens privés que nous achetons et les services publics que nous finançons par l’impôt. 

Un tableau éclairant des progrès collectifs

L’Economie carbone permet de suivre annuellement les progrès sur chaque grand besoin : la maitrise par les producteurs de leur productivité carbone et la maitrise par les consommateurs des quantités. Elle associe par exemple à un grand besoin comme la mobilité, la quantité utilisée par chaque habitant, mesurée en nombre de km parcourus par an : monde entier, par pays … Elle indique aussi la valeur carbone gagnée ou perdue en mobilité par rapport à l’année précédente (une valeur insuffisante si c’est une perte) avec les performances collectives respectives des producteurs et des consommateurs.

Ces performances collectives nous aident à réfléchir à notre responsabilité personnelle : sur nos choix de consommateur et nos décisions de citoyen concernant les services publics et les règles de transition nécessaires.

 

Ces décisions sont largement déléguées aux pouvoirs publics : leur bon copilotage de la transition est le thème du 11ème et dernier épisode de la série.