Lettre N°25 – 17 avril 2025

Notre série, Réussir la transition carbone
Résumé des épisodes précédents
Pour piloter la transition vers un nouvel équilibre carbone compatible avec la vie humaine, l’humanité gagnerait à s’appuyer sur l’économie carbone. Elle améliore chaque décision économique (achat, vente, financement…) en donnant son impact carbone à côté de son impact en argent : son contenu carbone pour un produit, sa rentabilité carbone pour un financement (la « belle invisible »).
La force de la transmission
La transmission au client de la performance carbone des produits, à côté de la performance en argent, libèrerait une transition puissante en donnant aux particuliers la liberté de choisir et aux producteurs et aux financiers la liberté d’agir.
Les particuliers gagneraient la liberté de choisir
L’information supplémentaire transmise laisse chaque particulier libre de ses choix en fonction de ses préférences argent et carbone. Elle lui ouvre une possibilité nouvelle d’agir concrètement sur certaines décisions : « Je privilégie le critère carbone, ‘ça le vaut bien’ ». Il peut agir sur tous ses achats mais aussi sur tous ses placements et donner un coup de pouce à la transition future.
Concentrer l’information carbone (produit ou placement) sur UNE performance fédère les multiples motivations des particuliers face au carbone : pour eux-mêmes, leur famille, les générations suivantes, le reste du vivant et la biodiversité… Faibles ou fortes, ces motivations vont toutes dans le même sens, puisque personne ne choisira la mauvaise performance carbone, à performance argent égale.
Les producteurs et les financiers gagneraient la liberté d’agir
Le message des particuliers pèsera : producteurs et financiers anticipent ce qu’attendent leurs clients. La transmission de la performance carbone stimule les efforts, et les efforts justifient la transmission (« à quoi me sert d’être compétitif carbone si personne ne le sait ? » ; ou « mon client va s’imaginer le pire si je ne lui dis rien »). La concentration sur UNE performance (respectivement le contenu et la rentabilité carbone), simple à comprendre et à calculer (voir un prochain épisode), facilite la vie du producteur ou du financier. Il a enfin une règle du jeu claire et une performance mesurable de ses produits qu’il peut piloter et valoriser. Le risque carbone devient l’opportunité carbone : une performance universelle, mesurable et dont l’importance par rapport à l’argent augmentera avec l’aggravation continue des destructions carbone.
La transmission des performances carbone pour réussir la transition
Le succès de la transition repose donc sur le déploiement d’une bonne pratique des producteurs et des financiers, la transmission à leur client de la performance carbone de leur offre :
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- Le contenu carbone du produit est transmis à l’acheteur avec le devis ou la facture.
- La rentabilité carbone du produit financier est transmise à l’investisseur (avec sa brochure d’information d’abord, avec le dividende ou les intérêts ensuite).
Comment en faire une bonne pratique générale ? Le plus rapide est que les autorités publiques valorisent les producteurs et les financiers transparents ‘qui transmettent’ la performance carbone de leurs produits. C’est possible à tous les niveaux et dans tous les pays. Un label Transmission est simple et économique car il apporte au professionnel des avantages à la main de chaque autorité : sur les marchés publics, sur les financements publics, sur la visibilité… On y reviendra.
Prochain épisode, comment l’économie carbone permettra d’accélérer sur les quatre défis de la transition.