Lettre N°30 – 3 juillet 2025

La biodiversité, alliée indispensable

Notre série, Réussir la transition carbone

(en 12 épisodes – si vous avez raté un épisode, ils sont tous ICI)

 

La biodiversité, alliée indispensable

L’Economie carbone coordonne la transition en intégrant dans l’économie les captures du vivant, vitales pour l’humanité.

La représentation traditionnelle des captures du vivant est trompeuse

Dans la représentation traditionnelle, l’humanité cherche à mieux produire, consommer, financer, pour arriver le plus vite possible au Net Zéro : un nouvel état stable où les émissions de l’humanité sont compensées par les captures naturelles du reste du vivant (arbres, océans …). Depuis 30 ans, ces captures sont mesurées ‘à côté’ des émissions des activités humaines, comme si elles étaient des choses indépendantes. Aujourd’hui, les travaux des scientifiques contredisent cette représentation.

Les liens réciproques entre activités humaines et captures naturelles

Les captures naturelles dépendent directement ou indirectement de la plupart des activités humaines, à travers l’agriculture, les forêts, la pèche, la chimie, l’artificialisation des sols… Et c’est encore plus vrai dans l’autre sens : l’activité humaine a besoin de captures naturelles suffisantes puisqu’aucune grande activité humaine ne sera Zéro Carbone sans captures naturelles, aussi efficaces que soient les producteurs, aussi sobres que soient les consommateurs.

L’Économie carbone accueille le vivant dans l’économie

L’Economie carbone intègre cette dépendance réciproque en intégrant les captures naturelles du vivant d’un territoire dans la comptabilité carbone de ce territoire (matrices Entrées/Sorties) : sa production de captures naturelles et l’impact des différentes activités humaines sur ces captures, positif ou négatif. Elle intègre aussi les atteintes irréversibles à l’environnement (acidification des océans …), on le verra dans le prochain épisode. Elle responsabilise ainsi chaque décision humaine sur son impact sur les captures naturelles. C’est la seule façon de conduire une trajectoire des captures naturelles bouclant la transition.

Climat, biodiversité, désertification : une seule transition

L’Economie carbone fait dialoguer climat, biodiversité et désertification (les trois conventions des Nations Unies : GIEC, IPBES et UNCCD). Elle montre que les raisonnements comptables carbone et les intuitions de beaucoup d’humains sur leur communion fusionnelle avec la nature disent la même chose.

Le vivant survivra à la menace carbone : il survit bien au cœur du désert, au fond des abysses ou dans des territoires tellement chauds et humides que l’homme se noie à l’air libre. Mais l’homo sapiens a partie liée avec une grande partie des espèces qui ont accompagné ses 12.000 générations : l’échec de la transition signerait leur disparition commune. L’alliance est vitale, le succès ne peut être que commun.