Lettre N°14 – 10 mai 2024
La Mesure Comptable Environnemental ou MCE change tout pour la décarbonation. Elle a commencé son déploiement. Nous vous disons tout sur elle en une dizaine de messages courts dont vous lisez le quatrième.
La mesure comptable environnementale promet d’avoir sur chaque produit son poids carbone, c’est-à-dire combien il a fallu de carbones pour le produire (au sens des gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère). Une promesse qui interpelle quand on sait qu’il y a probablement un milliard de produits différents à un moment donné en Europe. C’est possible grâce à deux idées.
Compter les carbones comme les euros
La première idée est que le comptable de l’entreprise (ou de l’administration, ou de l’association) compte ses poids de carbones comme il compte ses coûts : en additionnant tous les carbones qui sont sur ses factures entrantes ; puis en répercutant ces carbones à ses clients comme il leur répercute ses coûts sur les factures sortantes. Si le total de ses achats pèse une tonne de carbones et qu’il vend mille produits, chaque produit aura un poids carbone d’un kilo de carbones.
La production de l’organisation ne rajoute en général aux carbones de ses achats que ceux des combustibles qu’elle brûle directement (essence, gaz…) et ils sont faciles à ajouter avec les achats de combustibles.
Chaque client a ainsi ses poids carbone sur ses factures entrantes et peut les répercuter à ses propres clients, et ainsi de suite. Quand tout le monde joue le jeu, on a un poids comptable sur chaque produit jusqu’au client final. Cette première idée était connue depuis trois ans mais butait sur une objection évidente : on a rarement aujourd’hui les carbones comptables du fournisseur et chacun est renvoyé à ses propres estimations.
Alors comment démarrer ?
D’où la deuxième idée : sans poids de son fournisseur, fournir au comptable un poids de substitution officiel, gratuit, juste en moyenne, cohérent avec les décarbonations nationales. Ce poids existe : c’est le poids moyen de comptabilité nationale carbone.
Mais il ne faut pas que les fournisseurs s’habituent à ne pas fournir leurs poids comptables. Le comptable lui rajoute donc un coefficient de prudence comptable de 20% qui passera progressivement à 30%, puis 40%… Cette prudence est justifiée comptablement : un poids carbone non communiqué par le fournisseur risque d’être plus lourd que la moyenne de la comptabilité nationale et ce risque s’accroit avec le temps. Chaque fournisseur a alors intérêt à jouer le jeu rapidement.
Un poids carbone comptable sur chaque produit devient facile à offrir pour un fournisseur et facile à demander pour un client.
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