MODE D’EMPLOI DU TUTORIEL
Ce tutoriel, appuyé par un calculateur, permet à l’entreprise de mesurer et piloter l’émission de gaz à effet de serre de ses ventes et de la transmettre à chaque client (volet 1) ; et de piloter sa contribution annuelle à la décarbonation et de la transmettre à chaque financier (volet 2).
Les mesures se font une fois par an en suivant les étapes ci-dessous.
Pour démarrer, l’entreprise calcule la balance de ses émissions carbone à partir du compte de produits et charges de la dernière année clôturée.
Attention, si l’offre de l’entreprise couvre des secteurs différents elle applique le tutoriel pour chacun.
Le calculateur est disponible en deux versions.
– La solution la plus souple est de télécharger sa version hors ligne.
– La version en ligne exige de préparer d’avance les données à saisir. Elle permet en fin de questionnaire d’envoyer par email les données saisies ou les résultats, à soi-même ou à un tiers de confiance pour vérification. Nous garantissons que les données saisies ne sont pas conservées, mais elles sont perdues en quittant le questionnaire.
Les deux versions du calculateur sont accessibles à tout moment par le picto
Les émissions de production
1 – L’émission des processus de l’entreprise
2 – L’émission unitaire des achats – données publiques sans émissions du fournisseur
Les émissions des ventes
4 – L’estimation de l’émission de chaque vente
5 – La mesure de la performance en émission des produits vendus
L’amélioration de la performance d’émission des produits
10 – La fonction Ressources humaines
Étape 1 – L’émission des processus de l’entreprise
L’entreprise n’a pas à mesurer les émissions de ses processus de combustion (carburants brulés dans les fours, chaudières, machines, véhicules… de l’entreprise) : elles sont comptées dans les émissions de ses achats (étape 3)
L’entreprise peut mettre en œuvre d’autres processus engendrant des émissions :
– Processus chimiques (chimie, ciment,…)
– Processus biologiques (élevage, foresterie…)
– Captures sur dispositifs de combustion…
Ces émissions sont mesurées ‘à dire d’expert indépendant’ appliquant un protocole carbone (Bilan Carbone ou GHG Protocol, comme actuellement). Le montant de l’année fourni par l’expert est à saisir dans le calculateur.
Étape 2 – L’émission unitaire des achats
Le calculateur mesure séparément les émissions des catégories d’achats qui pèsent significativement sur le total, et mesure globalement les émissions de tous les autres achats dits « Achats non significatifs ». Quand l’émission n’est pas donnée par le fournisseur, le calculateur substitue une donnée officielle.
La donnée officielle est préchargée (pour les Achats d’énergie, voir ICI les données utilisées, et pour les Dotations aux amortissements) mais elle est à récupérer dans cette aide et à reporter dans le calculateur :
– Pour d’éventuels groupes d’Achats spécifiques, propres à la branche de l’entreprise, à suivre séparément.
– Pour les « Achats non significatifs ».
Étape 3 – Les quantités des achats
Les quantités à fournir au calculateur sont les émissions données par les fournisseurs ou sinon :
– Des quantités physiques pour l’énergie
– Des quantités monétaires pour les autres achats, tirées du compte de produits et charges de l’entreprise.
Étape 4 – L’estimation de l’émission de chaque vente
A partir des trois premières étapes, le calculateur donne l’émission de la production annuelle de l’année clôturée et son émission annuelle par euro de chiffre d’affaires.
L’entreprise peut utiliser cette émission par euro de l’année précédente jusqu’à la prochaine clôture pour la multiplier au montant hors taxe de chaque vente et transmettre ce poids aux clients comme sa meilleure estimation. Le calculateur réintègre automatiquement l’année suivante l’écart entre l’estimé et le réel.
L’entreprise a intérêt à affiner l’émission de l’année précédente à l’aide de ses outils de gestion budgétaires et analytiques (l’aide ci-dessous). Elle doit alors saisir dans le calculateur pour l’année N le montant total de carbones passés aux clients au cours de l’année N.
Étape 5 – La mesure de la performance en émission des produits vendus
L’étape 4 donne l’émission unitaire de l’activité de l’entreprise (affinée ou non par type de produit). C’est une performance qu’on peut suivre dans le temps et comparer à celle d’autres produits concurrents.
-Pour permettre de suivre la performance dans le temps, le calculateur demande l’évolution moyenne des prix de vente d’une année à l’autre et en tire ainsi une émission unitaire comparable à celle de l’année précédente.
–Comparer avec l’émission unitaire de produits concurrents est souvent possible à travers des syndicats professionnels. Une référence officielle est la moyenne de son secteur (indiquée à l’étape 2 à utiliser avec prudence si le secteur est très hétérogène).
Étape 6 – La fonction finance (amélioration de la performance d’émission des produits)
Elle apporte la logique de rentabilité de la performance d’émission, par analogie avec la qualité du produit, qui aide à vendre plus et plus cher.
La performance d’émission devient le standard de qualité produit universel : chiffrable et valorisé pour toutes les offres, partout ; dont le poids dans les choix va forcément se renforcer par rapport au prix.
La fonction finance mesure la rentabilité du gain en émissions et le risque de sur ou sous-qualité.
Étape 7 – La fonction achat (amélioration de la performance d’émission des produits)
Elle intègre l’émission dans son process autour du message : ‘Aidez-nous à réduire nos émissions’
a) Quelle est l’émission de notre achat et vos efforts pour la réduire
b) Déployons la méthode 3D le long de notre chaine de valeur
L’entreprise a intérêt à indiquer les domaines où elle est à la recherche d’améliorations ou d’innovations.
Étape 8 – La fonction commerciale (amélioration de la performance d’émission des produits)
Elle intègre l’émission dans l’offre autour du message : ‘Notre produit/service vous aide à réduire vos émissions’
a) Voilà l’émission de ce que nous vous vendons et nos efforts pour la réduire
b) Voilà nos conseils/offre pour améliorer votre productivité en émission
L’entreprise a intérêt à estimer l’émission provoquée par l’utilisation de son produit * (comme elle estime ses coûts d’utilisation) qui n’est PAS à mettre sur la facture (pas plus que les coûts d’utilisation)
* Elle n’est pas gérée dans le calculateur
Étape 9 – La fonction production (amélioration de la performance d’émission des produits)
Elle intègre la productivité en émission. Elle alimente le travail sur l’optimisation des processus et des offres, intègre les remontées par les achats et le commercial
Étape 10 – La fonction Ressources Humaines (amélioration de la performance d’émission des produits)
Les salariés sont directement concernés par l’approche 3D, qui peut être un élément important de motivation et d’efficacité. Les émissions deviennent un langage partagé au sein toute l’entreprise, au même titre que la valeur monétaire.
Les webinaires 3D sont une façon simple et gratuite pour informer les collaborateurs qui veulent ou qui doivent en savoir plus. Ils représentent un complément opérationnel à des outils de sensibilisation comme la Fresque du climat.
L’entreprise peut aussi estimer l’émission des trajets domicile-travail des salariés de l’entreprise* pour leur éviter des émissions. Elle n’est PAS à mettre sur la facture.
* Elle n’est pas gérée par le calculateur
Volet 2 – La performance de l’entreprise en décarbonation
Etape 1 – Les correctifs d’inflation sur les achats
Dès qu’il y a deux années consécutives, le calculateur demande une mesure physique ou une correction de l’évolution des prix pour les achats significatifs qui sont exprimés en valeur monétaire.
(Pour les émissions mesurées par expert, il est demandé à l’expert de corriger l’impact de l’évolution éventuelle des paramètres scientifiques, qui ne peuvent pas être imputés à l’entreprise.)
Etape 2 – La mesure de la décarbonation réelle
La décarbonation réelle est la contribution de l’entreprise à la réduction, d’une année à l’autre, des émissions nettes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Par convention, une décarbonation positive correspond à une réduction du flux de gaz à effet de serre vers l’atmosphère, une décarbonation négative à une augmentation.
La variation des émissions des ventes de l’entreprise d’une année à l’autre (qui est la décarbonation apparente de l’entreprise) est retraitée par le calculateur pour partager entre :
-La décarbonation réelle de l’entreprise
-La décarbonation réelle allant aux fournisseurs (due à la variation de leur productivité en émission)
-La décarbonation réelle allant aux clients (due à la variation de la quantité achetée) ; et à l’intérieur de cette décarbonation des clients, celle qui est influencée par l’entreprise
Cette décarbonation est la multiplication de la variation des quantités vendues par l’entreprise, par l’écart de l’émission unitaire de l’entreprise à l’émission moyenne du marché. Il est positif si l’entreprise augmente le volume de ventes et que son offre est moins émettrice que la moyenne du marché ; ou si elle diminue son volume de ventes avec une offre plus émettrice que la moyenne. L’impact est négatif si l’entreprise augmente des ventes peu compétitives en émission, ou diminue des ventes très compétitives.
Etape 3 – La valorisation des transferts de décarbonation entre partenaires
L’entreprise peut suivre (hors comptabilité des émissions) les émissions qu’elle faisait gagner à ses partenaires, ou celles que ceux-ci lui faisaient gagner (étapes 6, 7 et 8 du volet 1).
Pour encourager cette collaboration, des accords sont possibles à l’intérieur ou en dehors de la chaine de valeur mais uniquement entre partenaires suivant leur décarbonation. L’un des partenaires apporte un conseil, un dispositif ou un financement censé décarboner, et l’autre apporte une quantité convenue de sa décarbonation réelle, immédiatement ou à la réalisation d’une condition. Ces transferts de décarbonation se font par des bordereaux sur lesquels figurent les mêmes informations obligatoires qu’une facture.
Etape 4 – La mesure de la décarbonation financière
A chaque clôture comptable annuelle, l’entreprise ajoute à sa décarbonation réelle, la décarbonation financière transmise par les acteurs qu’elle finance : filiales, emprunteurs… Elle partage le total, qui est sa décarbonation financière, entre ses propres financiers : actionnaires, banquiers, déposants… au prorata des sources de financement de l’exercice.