Mesure de la décarbonation

 

La mesure traditionnelle de la décarbonation est de prendre l’empreinte carbone de l’entreprise deux années consécutives et de considérer que la variation de cette empreinte mesure sa décarbonation, au sens de la contribution de l’entreprise à la décarbonation collective.

Cette approche intuitive est fausse, et la mesure comptable des carbones repart de la formule mathématique de la décarbonation pour apporter deux correctifs indispensables.

 

L’action de l’entreprise sur sa production, sans doubles comptes

Une entreprise a une première façon de décarboner en faisant varier (à la baisse) le facteur d’émission de sa production, à quantités vendues constantes.

Problème : cette variation est l’évolution de sa façon de produire plus économe en carbones, et de la façon de produire de toutes ses chaines de fournisseurs en amont.

La mesure comptable de la décarbonation supprime ces doubles comptes : des quantités d’achat en baisse sont crédités à l’entreprise, des facteurs d’émission en baisse sont crédits aux chaines en amont.

(C’est aussi pour éviter les doubles comptes que la mesure comptable des carbones n’intègre pas les trajets de clients ou de collaborateurs du producteur vers ses sites si le producteur ne les rembourse pas.)

L’action de l’entreprise sur ses ventes, en reconnaissant l’effet de substitution

Une entreprise a une seconde façon de décarboner, en faisant varier ses ventes en volume. C’est la combinaison de deux effets :

Un effet individuel de substitution, à volume total des ventes constant sur le marché, quand chaque vente en plus correspond à une vente en moins. Un producteur décarbone en vendant plus de produits plus légers que la moyenne ou moins de produits plus lourds ; et il « carbone » dans les deux autres cas.

Un effet collectif de variation du volume total des ventes sur le marché.

Cette composante de la décarbonation n’est calculé que pour les producteurs de produits suivis en carbone (énergie et produits suivis aux frontières), car il faut une mesure des facteurs d’émission physiques.

C’est alors l’addition d’une performance du producteur (le produit de la variation des quantités vendues par l’écart entre leur poids unitaire comptable et celui du marché) ; et d’une performance de la profession (une quote-part de l’évolution du total des quantités vendues).

Si l’entreprise introduit ou capture significativement des carbones (étape 5), leur variation d’une année sur l’autre (à quantités vendues constantes) est ajoutée à la décarbonation.

Si l’entreprise a un solde annuel de carbones non répercutés (ou répercutés en trop) aux clients (étape 6), le calculateur les ajoute (ou les retire) à la décarbonation.