Valoriser les décisions collectives par consentement
Le consentement, une alternative au vote majoritaire ou à la délégation à un chef
Le fonctionnement par consentement suppose que les décisions importantes d’un groupe réclament le consentement de chacun de ses membres et que chacun s’y soumette ensuite. L’absence de consentement doit être argumentée, et le consentement doit être informé. Le membre objecteur travaille avec les autres membres aux moyens de lever son objection.
La décision par consentement s’oppose à la décision par vote majoritaire. Elle n’est ni l’unanimité, ni le consensus, même si elle s’en rapproche, car unanimité et consensus supposent une adhésion générale là où le consentement ne réclame que l’absence d’opposition. Unanimité et consensus demandent que chacun soit convaincu que c’est la bonne décision. Le consentement demande seulement que tous puissent vivre avec cette décision (ce qu’on peut formuler comme “good enough for now, safe enough to try”). Le consentement, en encourageant les expérimentations, peut accélérer les décisions, là où l’unanimité ou le consensus peuvent les freiner. Et où le vote majoritaire peut braquer une minorité qui essaiera ensuite de bloquer la mise en œuvre. La méthode est souple et permet de décider (par consentement bien sûr) de recourir en cas d’urgence à un vote majoritaire ou à la délégation de la décision.
Le consentement étendu à une large collectivité
La décision par consentement rend chacun plus épanoui dans un groupe plus efficace car plus constructif. Elle fait naître un état d’esprit croissant de réconciliation et de confiance mutuelle. Mais elle demande plus de formation que l’obéissance à la hiérarchie ou le vote majoritaire. Et elle n’est pas arrivé à dépasser l’échelle des petits groupes soudés par des liens étroits. Alors que le vote majoritaire ou la décision déléguée à un chef peuvent s’appliquer à des centaines de millions d’individus.
L’approche par le consentement étendu telle que décrite dans la méthode R! permet de dépasser ce blocage. Les membres d’un groupe cherchent dans leurs décisions ce qui est acceptable, non pas seulement pour leur intérêt particulier (comme dans le consentement classique), mais pour l’intérêt particulier des différents membres de la collectivité, qui pourront être, selon l’ampleur de la décision, les personnes vivant en France, ou tous les humains, ou inclure les générations suivantes.
Le chantier vise à multiplier ces décisions, qui suppriment des situations inacceptables et évitent d’en créer : en multipliant les points de vue, en diversifiant les relations personnelles, en renforçant les membres trop faibles, en encadrant les membres trop puissants, en diffusant la formation et les mécanismes de décision collective par consentement et le respect de ces décisions collectives…
La conduite de ce chantier fait l’objet de discussions dans R!