Qu’est-ce qui nous bloque pour décarboner réellement ?
Le problème n’est pas que certains refusent encore de décarboner.
Face au choc d’une très mauvaise nouvelle comme le dérapage des carbones, chacun réagit à son rythme.
Il faut s’appuyer sur celles et ceux, les plus nombreux, déjà convaincus d’agir.
C’est l’absence des performances réelles de décarbonation qui bloque
– Celui qui veut décarboner ne peut pas agir efficacement à son niveau
– Celui qui prétend décarboner peut facilement faire semblant
Pour choisir entre les produits et les projets, il faut le poids en carbones réel de chacun.
– Il doit intégrer tout ce qu’il a fallu émettre en amont dans toutes les chaines de production des fournisseurs.
– On parle d’une empreinte calculée par Analyse du Cycle de Vie ‘de la mine à la porte du client du producteur’
La mesure pratique actuelle est rare, lourde et peu fiable
– L’essentiel du travail de mesure ignore le poids des produits (il est fait sur l’empreinte de l’entreprise).
– L’empreinte des produits, quand elle est calculée, l’est de façon monographique par chaque producteur dans son coin.
La performance d’un placement est la performance du (ou des) producteur(s) qu’il finance : sa contribution à la décarbonation collective.
Par facilité, on utilise l’évolution de l’empreinte du producteur d’une année à l’autre, mais ce n’est pas sa performance
– C’est déresponsabilisant : une performance à une étape de la production (par exemple chez le cultivateur) se retrouve à toutes les étapes ensuite (par exemple chez le fabriquant de yaourts).
– C’est faux : un producteur peut décarboner en augmentant ses émissions :
. Si son produit remplace un produit plus carboné (par exemple parce que le lait de ses vaches est moins carboné que la moyenne)
. S’il diffuse une innovation qui décarbone (par exemple une formation aux éleveurs qui réduit le méthane émis par leurs vaches)