Réussir la transition carbone
Une série en 12 épisodes
SOMMAIRE
Episode 1 – Pourquoi la transition carbone ?
Un phénomène qui détruit le vivant
Les scientifiques constatent un excédent de gaz à effet de serre (GES ou carbone) dans l’atmosphère. Ils constatent que cet excédent a un pouvoir destructeur sur le vivant à travers divers dérèglements, notamment le dérèglement du climat.
Ils décrivent l’ampleur de ce pouvoir destructeur de l’excès de carbone, sans équivalent avec d’autres poisons que l’homme répand en produisant ou en consommant. Le carbone est en effet dans tous nos produits et dans tous nos projets (le phénomène antérieur le plus proche, les gaz détruisant la couche d’ozone, concernait une infime partie de l’activité humaine).
L’accélération des destructions
Les scientifiques décrivent aussi l’accélération du pouvoir destructeur de cet excès de carbone. Il a fallu huit générations de croissance carbonée pour que les scientifiques les plus vigilants identifient le problème, puis deux générations seulement pour que toute l’humanité le constate. Les scientifiques expliquent bien cette accélération.
Deux accélérations sont dues à l’homme et l’homme peut apprendre à les piloter :
– L’artificialisation des sols ou les plastiques dans l’océan détruisent le vivant et accélèrent l’effet destructeur par moins de captures naturelles des surfaces terrestres ou marines.
– Les efforts humains pour s’adapter à l’effet destructeur (l’air conditionné, les digues…) accélèrent l’effet destructeur en augmentant les émissions.
Deux autres accélérations sont plus menaçantes car extérieures à l’homme : elles naissent de l’effet destructeur lui-même, comme un feu se nourrit lui-même.
– Les échecs des espèces vivantes à s’adapter accélèrent l’effet destructeur en réduisant les captures naturelles de carbone dans l’atmosphère (affaiblissement des arbres…).
– Le franchissement de seuils (encore très mal estimés) de l’excédent carbone risque d’accélérer l’effet destructeur de façon irréversible (fonte du permafrost, modifications de courant marin…).
Le temps joue contre l’humanité
On a donc une certitude scientifique : l’augmentation de l’effet destructeur sera pire pour chaque génération par rapport à la précédente, jusqu’à un nouvel équilibre. Le cri d’alarme des scientifiques face à l’accélération de l’effet destructeur exprime également une inquiétude de bon sens envers ce qu’on peut appeler la « dernière génération » : dernière de celles qui auront tiré avantage du carbone, avant un nouvel équilibre ; ou dernière génération tout court, parce qu’elle héritera de choix entre des solutions désespérées. Pour prendre une image plus riante : notre espèce humaine est le lièvre d’une course avec une tortue tueuse qui accélère. La morale n’est plus celle de la fable : partir « à temps » ; mais de partir tout de suite « à la bonne vitesse » pour ne pas perdre (nous reviendrons à l’épisode 7 sur cette bonne vitesse).
La lenteur de la tortue, paradoxalement, n’est pas un avantage. Comment mobiliser suffisamment toute la planète plusieurs générations d’affilée sur une catastrophe lente mais mortelle ? Il existe heureusement une promesse. La présenter est l’objet de cette série.
Episode 2 – La promesse de l’économie carbone
Les raisonnements en argent ne suffiront pas à piloter la transition
On ne pilotera pas le défi planétaire collectif que représente la transition sans partager des indicateurs de performance universels : aussi bien pour l’entreprise que pour la banque ou l’administration ; des performances partagées du chef d’état au particulier.
Deux indicateurs de performance en argent coordonnent aujourd’hui toutes les décisions économiques : les prix pour les biens et service et la rentabilité pour les projets et les produits financiers. Malheureusement, ils n’arriveront pas à éclairer seuls les décisions de la transition :
– Deux produits de même prix peuvent avoir des contenus carbone très différents.
– Deux projets de production (ou leur financement) peuvent avoir la même rentabilité en argent et des rentabilités carbone très différentes.
Notre proposition : des indicateurs de contenu carbone et de rentabilité carbone
Comme il est hors de question d’abandonner les indicateurs de performance en argent, la transition impose d’éclairer tous les choix économiques avec une performance carbone, jumelle de la performance en argent. L’économie carbone donne facilement ces performances carbone jumelles en comptant le carbone comme l’économie compte l’argent. Elle transpose simplement en carbone l’outil universel de mesure économique : la comptabilité, qu’elle soit nationale, d’entreprise ou financière.
Pour les biens et services, l’économie carbone complète la performance argent, le prix, avec une performance carbone jumelle : le contenu carbone du produit. C’est le cumul des émissions nettes en amont pour produire ce qui est vendu (comme le prix est le cumul des coûts en amont). Cet indicateur est déjà connu sous des noms divers (empreinte, ou émissions cumulées, ou somme des scopes 1, 2 et 3 amont…). L’économie carbone simplifie et standardise son calcul. Le producteur peut facilement transmettre au client le prix ET le contenu carbone de ce qu’il achète, avec son devis puis avec sa facture.
Episode 3 – Rentabilité carbone, la belle inconnue
Le défi de la transition est de construire une économie différente, utilisant un minimum de carbone. C’est donc un défi qui se construit aujourd’hui dans le choix des projets financés aujourd’hui.
Ce qui déclenche certains projets ou qui bloque beaucoup d’autres, c’est largement et souvent uniquement l’espoir de rentabilité en argent. Celui qui a de l’argent à placer s’intéresse à la rentabilité des placements proposés. Celui qui a besoin d’argent, par exemple une entreprise, explique à son banquier ou à son actionnaire que son projet va être rentable et mérite son argent.
Le défi de la transition est d’avoir deux indicateurs de rentabilité en argent et en carbone : l’investisseur ou l’épargnant pourrait librement arbitrer entre investissements en conciliant argent et carbone
Les définitions jumelles des rentabilités argent et carbone
Il y a beaucoup de définitions de la rentabilité mais le cœur est toujours le même : l’investisseur compare le coût de son investissement au résultat qu’il pense en retirer plus tard. En divisant le résultat par l’investissement il obtient le taux de rentabilité. C’est vrai de l’isolation d’une chambre comme des 600 milliards de dollars d’investissements dans l’IA annoncés en début d’année.
L’économie carbone transpose simplement cette comparaison de l’argent au carbone : elle calcule une rentabilité carbone en mesurant le résultat carbone de l’investissement (l’économie d’énergie pour chauffer la chambre) comme un pourcentage du contenu carbone investi (par exemple : le contenu carbone du chantier d’isolation de la chambre).
On peut ainsi calculer la rentabilité carbone de chaque projet :
– Certains prévoient une rentabilité carbone positive (comme ce projet d’isolation) et il est important d’identifier les meilleures rentabilités carbone.
– D’autres prévoient une rentabilité carbone négative, mais il est tout aussi important d’identifier les rentabilités carbone les moins négatives : tout le monde préfère un gain à une perte, mais aussi une petite perte à une plus grosse.
La transition éclairée par la rentabilité carbone
La rentabilité carbone est la belle invisible : invisible, parce qu’on ne la voit pas encore sur les produits financiers ; et belle parce qu’elle améliorerait toutes les décisions financières.
Avec la rentabilité carbone, chaque producteur d’un produit financier pourrait transmettre à son client le rendement attendu en argent ET en carbone ; et lui transmettre aussi la rentabilité de son placement l’année écoulée, en argent ET en carbone.
L’épisode précédent soulignait que des choix financiers éclairés étaient impossibles tant qu’on ne saurait pas dire, entre deux financements ayant la même rentabilité en argent, lequel avait la meilleure rentabilité carbone. L’économie carbone libère cette information, essentielle pour réussir la transition.
Episode 4 – La force de la transmission
La transmission au client de la performance carbone des produits, à côté de la performance en argent, libèrerait une transition puissante en donnant aux particuliers la liberté de choisir et aux producteurs et aux financiers la liberté d’agir.
Les particuliers gagneraient la liberté de choisir
L’information supplémentaire transmise laisse chaque particulier libre de ses choix en fonction de ses préférences argent et carbone. Elle lui ouvre une possibilité nouvelle d’agir concrètement sur certaines décisions : « Je privilégie le critère carbone, ‘ça le vaut bien’ ». Il peut agir sur tous ses achats mais aussi sur tous ses placements et donner un coup de pouce à la transition future.
Concentrer l’information carbone (produit ou placement) sur UNE performance fédère les multiples motivations des particuliers face au carbone : pour eux-mêmes, leur famille, les générations suivantes, le reste du vivant et la biodiversité… Faibles ou fortes, ces motivations vont toutes dans le même sens, puisque personne ne choisira la mauvaise performance carbone, à performance argent égale.
Les producteurs et les financiers gagneraient la liberté d’agir
Le message des particuliers pèsera : producteurs et financiers anticipent ce qu’attendent leurs clients. La transmission de la performance carbone stimule les efforts, et les efforts justifient la transmission (« à quoi me sert d’être compétitif carbone si personne ne le sait ? » ; ou « mon client va s’imaginer le pire si je ne lui dis rien »). La concentration sur UNE performance (respectivement le contenu et la rentabilité carbone), simple à comprendre et à calculer (voir un prochain épisode), facilite la vie du producteur ou du financier. Il a enfin une règle du jeu claire et une performance mesurable de ses produits qu’il peut piloter et valoriser. Le risque carbone devient l’opportunité carbone : une performance universelle, mesurable et dont l’importance par rapport à l’argent augmentera avec l’aggravation continue des destructions carbone.
La transmission des performances carbone pour réussir la transition
Le succès de la transition repose donc sur le déploiement d’une bonne pratique des producteurs et des financiers, la transmission à leur client de la performance carbone de leur offre :
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- Le contenu carbone du produit est transmis à l’acheteur avec le devis ou la facture.
- La rentabilité carbone du produit financier est transmise à l’investisseur (avec sa brochure d’information d’abord, avec le dividende ou les intérêts ensuite).
Comment en faire une bonne pratique générale ? Le plus rapide est que les autorités publiques valorisent les producteurs et les financiers transparents ‘qui transmettent’ la performance carbone de leurs produits. C’est possible à tous les niveaux et dans tous les pays. Un label Transmission est simple et économique car il apporte au professionnel des avantages à la main de chaque autorité : sur les marchés publics, sur les financements publics, sur la visibilité… On y reviendra.
Episode 5 – Trois signaux carbone pour guider la transition
Il n’y a pas de transition efficace sans signaux carbone partagés. Alors que les destructions liées à l’excès de carbone dans l’atmosphère s’aggravent, les efforts de transition restent peu efficaces, quand ils ne créent pas des rejets violents. C’est inévitable tant que chacun n’a pas l’information sur comment agir efficacement sans que ça lui coûte trop ; « chacun » vaut pour les particuliers, les entreprises, les banques et bien sûr les pouvoirs publics.x
Trois signaux carbone suffisent pour guider la transition : avoir pour chaque produit son Contenu carbone, avoir pour chaque surface de la planète sa Capture carbone naturelle et avoir pour chaque financement sa Rentabilité carbone. Chacun comble une lacune d’information carbone majeure.
1. Le Contenu carbone du produit, pour guider consommation et production
On manque du bon signal carbone pour choisir entre les produits. Deux produits de même prix peuvent avoir un impact carbone très différent, avec ou sans taxe carbone. Connaitre le Contenu carbone de ce qu’on achète, à côté du prix, éclaire deux dimensions de la transition:
– la transition de la consommation : les consommateurs choisissent des produits au contenu carbone minimum.
– la transition de la production : les producteurs réduisent au minimum le contenu carbone des produits.
2. La Capture naturelle carbone de la surface, pour guider l’usage des terres et des mers
On manque du bon signal carbone pour décider de l’usage des territoires. L’humanité n’arrivera en effet jamais à zéro carbone sans l’aide des captures de carbone du vivant associées à chaque surface : aucune énergie et peu de biens sont « zéro carbone ». L’humanité a donc besoin d’un flux suffisant et durable de captures naturelles. Cela nécessite un suivi fin et une meilleure connaissance du lien entre actions humaines et captures naturelles. Connaitre la capture naturelle carbone de chaque surface éclaire la troisième dimension de la transition :
– la sauvegarde des captures naturelles pour qu’elles absorbent le carbone qui restera indispensable aux besoins humains de production et de consommation, à l’issue de la transition.
3. La Rentabilité carbone du financement pour guider tous les projets
On manque du bon signal carbone pour choisir entre les financements, alors qu’ils construisent la planète de demain, et que deux financements de même rentabilité en argent peuvent avoir un impact carbone très différent. La Rentabilité carbone des financements éclaire les choix dans le temps de la production et de la consommation. Elle éclaire aussi la quatrième dimension de la transition, sa vitesse :
– une vitesse de transition suffisante pour que les conditions de vie de la dernière génération (celle qui achèvera la transition) soient encore supportables.
Episode 6 – Carbone : pour une concurrence loyale
Cet épisode montre comment le Contenu carbone des produits (premier indicateur carbone) est le socle du pilotage de la transition.
Le Contenu carbone a la force d’un message simple : entre deux produits équivalents, le moins carboné est le meilleur pour la transition.
Transmettre le Contenu carbone avec les produits, c’est éclairer les milliards d’achats et de ventes qui se réalisent chaque jour, sans rien imposer à personne ; et déclencher ainsi une transition volontaire et une dynamique vertueuse.
Les particuliers et le Contenu carbone des produits
La simplicité du Contenu carbone est appréciable pour les particuliers. Elle fédère sur un seul signal leurs différentes motivations : qualité de vie des proches, des générations suivantes, du vivant, de la biodiversité… Elle leur ouvre une possibilité d’agir selon leurs valeurs -quelles qu’elles soient- de façon concrète et pas seulement symbolique : le consommateur qui préfère un produit moins carboné, à prix et qualité équivalents, envoie aux producteurs un message économique puissant qui remonte les chaines de production et déclenche une concurrence carbone.
Les producteurs et le Contenu carbone
Un indicateur simple facilite aussi la vie du producteur. Pour piloter sa compétitivité environnementale il lui faut une performance carbone produit partagée avec son client. Les indicateurs de performance demandés aux entreprises sont complexes et ne concernent pas les produits. Résultat, 22 millions de PME européennes n’ont aucun indicateur environnemental, et celles des grandes entreprises ne disent rien à leurs clients. Le Contenu carbone est une qualité facile à calculer (on y reviendra). Travailler et transmettre cette qualité est dans l’intérêt du producteur car il sait que la qualité, et donc le Contenu carbone, fait vendre plus, plus cher et plus longtemps.
Les pouvoirs publics et le Contenu carbone
Une transition volontaire peut se mettre en place, une boucle vertueuse qui tire progressivement vers le bas les Contenus carbone des produits. Les pouvoirs publics peuvent facilement et sans coût provoquer ce déploiement.
– Nous avons parlé de la création d’un Label Transmission valorisant les producteurs qui transmettent le Contenu carbone de leurs produits, et leur assurant des avantages : marchés et financements publics, visibilité…
– Les pouvoirs publics peuvent aussi simplifier leurs demandes réglementaires environnementales en les concentrant sur le Contenu carbone produit.
– Ils peuvent rassurer leurs citoyens et leurs producteurs sur la loyauté de la concurrence carbone : en imposant aux importations sans Contenu carbone rigoureux d’être accompagnées d’un indicateur forfaitaire prudent alertant les acheteurs, qui pourra être renforcé par un tarif douanier assis sur la performance carbone.
Le Contenu carbone agit au-delà de la concurrence loyale
La transmission du Contenu carbone et la concurrence carbone ne suffiront pas pour assurer une transition assez rapide. Mais le Contenu carbone a deux autres mérites.
– Les pouvoirs publics peuvent le renforcer sans dépense budgétaire, en signalant les produits plus et les moins efficaces pour un même usage ; ou en équilibrant les subventions aux produits les plus efficaces en carbone par des taxes frappant les produits les moins efficaces (comme le bonus malus automobile).
– Le Contenu carbone permet de mesurer la Rentabilité carbone des projets et, à travers elle, de suivre la vitesse de la transition, thème de notre prochain épisode.
Episode 7 – Quelle vitesse pour la transition
Cet épisode éclaire une question obscure (et débattue) de la transition : la vitesse à laquelle l’humanité avance dans sa transition. Pour la simplifier, nous ferons comme si l’Humanité avec un H majuscule était une seule personne.
La vitesse de la transition carbone de l’Humanité
L’Humanité produit ce qui est nécessaire à ses besoins immédiats (consommation) et à ses besoins futurs (investissement). C’est sur l’investissement qu’elle compte pour faire face à la menace carbone : construire une production et une consommation « presque » zéro carbone ; et protéger le vivant dont les captures permettent le « presque ».
Le résultat carbone de son investissement est la variation du flux de carbone vers l’atmosphère. Et le taux de rentabilité carbone de son investissement est cette variation, divisée par les émissions nécessitées par l’investissement (son contenu carbone). L’Humanité peut suivre ce taux, année après année, et le projeter dans le futur.
Le taux de rentabilité carbone de l’investissement mondial peut être assimilé à la vitesse de la transition : s’il est négatif, la transition recule ; s’il est positif, la transition avance et d’autant plus vite que le taux projeté est élevé. Pour accélérer sa fortune, il vaut mieux investir à 50% de rentabilité plutôt qu’à 3%. C’est pareil en carbone pour accélérer sa transition.
Ce que nous dit la rentabilité carbone moyenne de l’investissement mondial
Le monde décarboné de demain se fabrique avec l’investissement d’aujourd’hui. L’indicateur de performance « rentabilité carbone mondiale » nous rappelle que le succès ou l’échec de la transition dépend d’une performance financière collective sur la (très longue) durée.
Contrairement à ce qu’on entend, bien suivre 10 ou 20% d’investissements spécifiques marqués « transition » ou « verts » ne pourra jamais donner un résultat moyen convenable. C’est TOUT l’investissement (et donc toute l’épargne) qu’il faut suivre. Les financiers savent que s’ils veulent garantir un taux de rentabilité moyen pour un portefeuille d’investissements, il leur faut un suivi exhaustif, parce que les pertes en argent des investissements non suivis peuvent coûter bien plus que ce que rapportent les gains des investissements suivis.
C’est d’autant plus vrai en carbone : les pertes en argent d’un investissement sont généralement plafonnées à l’argent investi (grâce à des limites de responsabilité de l’investisseur). La perte en carbone sur un investissement peut aller bien au-delà du carbone investi.
La vitesse minimale de la transition
On peut faire dire une autre chose essentielle à cette vitesse de la transition en calculant, non pas la « bonne » vitesse (qui est une décision politique) mais une vitesse minimale : la rentabilité carbone minimale à respecter. Elle peut en effet se déterminer sur des bases scientifiques en fonction notamment de la durée maximale de transition que peut supporter sans drame l’humanité (et le vivant sur lequel elle s’appuie). Cette vitesse minimale transpose simplement en économie carbone la logique des financiers en argent : ils appellent taux d’actualisation le taux de rentabilité minimal au-dessous duquel ils ne financent pas.